Un nouveau départ
Un des plus beau texte que je connaisse...
Tu m’as tuée… Tu ne le sais pas, tu ne le sauras sans doute jamais mais je suis morte et c’est ta faute…
Tu as brisé le bonheur que j’éprouvais avant de te connaître, la joie de vivre que j’ai toujours transmis aux autres,
maintenant c’est moi qui en ai le plus besoin, je l’ai tant partagé mais dorénavant je suis seule…
A cause de toi mes amis, ma famille… ils sont tous partis… A ta demande je les ai écarté, je me suis isolée,
avec toi comme seul refuge, comme entourage, j’ai fait tout ce que tu m’a demandé, j’ai aimé ce que tu aimais,
j’ai haï ce que tu haïssais, j’ai partagé ton lit avec d’autres, mon lit aussi… C’était ça où te perdre
et tout ça pourquoi ?? Pour rien… Le néant… Le vide total, le malheur… Je t’appelle encore et encore,
ma voix résonne dans le vide, tu ne répondras pas, tu as eu ce que tu voulais de moi… Tu t’es servi de moi…
Je ne l’ai pas su, je ne le comprends que maintenant et c’est trop tard… Beaucoup trop tard…
Le mécanisme est enclenché, ma fin est proche…
Je prends un rasoir, et lentement, délicatement, je me tranche les veines…
Mon sang commence à couler, quelques gouttes qui petit à petit se transforme en torrent...
Je savoure ce moment, je sens la vie me quitter et je me délecte de ce moment…
Qu’elle ironie du sort, moi qui ai toujours prôné la vie, qui est sauvé plus d’une personne du suicide que
j’ai toujours qualifié de destructeur, de ridicule, de lâche… J’ai toujours dit que ça ne résoudrait rien,
qu’il fallait se battre, qu’il fallait survivre, que le temps effacerait les blessures… Quelles inepties…
Tu m’as détruit… Je ne te le pardonnerai jamais… Mais quelle importance pour toi ? Tu te fous de moi,
tu m’as déjà remplacée… Tu as trouvé une autre victime, une certaine Laetitia Gania … Laetitia…
Ce nom évoque quelque chose de lointain en moi… Nom synonyme d’espoir, de bonheur perdu… Je ne veux pas y repenser…
Non… non !!!!
Le brouillard laisse place au jour dans mon esprit et un visage flou, s’y impose…
Il retrouve sa clarté et je la vois, ma petite sœur… Mon ange… Celle que j’ai toujours protégée, celle qui m’a
le plus regretté sûrement… Je la vois en ta compagnie… Toi… Cet usurpateur ! Ce manipulateur ! Ce démon, agent de satan,
je vous vois, tout les deux, je t’entends lui susurrer ces mots doux que tu m’as chuchoté dans le creux de l’oreille,
je la sens riante, heureuse, conquise… Non ce n’est pas possible ! Je délire, tu ne dois pas lui faire du mal,
ce mal que tu m’as infligé au plus profond de mon être… Et pourtant, ça ne peut être qu’elle… Je ne peux te laisser faire !
Pour la première fois depuis longtemps, je vois clair en moi, je dois l’aider, la prévenir ! Laeti !!!
Reprenant mes esprits, je visualise d’un rapide coup d’œil la pièce, je me vois baignant dans mon propre sang
alors je me lève. Du moins j’essaye… Je suis trop affaiblie… J’ai perdu beaucoup de sang et je ne m’alimente plus
depuis quelques jours, alors je me traîne, je rassemble les misérables forces qui me restent et je rampe jusqu’à la
cuisine ou je me fais un garrot avec un torchon sale tombé par terre… Mes mains tremblent, mes gestes sont imprécis,
je sens la tête me tourner mais je résiste ! Je dois survivre, je dois la prévenir, la mettre en garde…
Je serre les dents et panse mes blessures, je rince mes plaies, je trouve un bout de pain que je dévore,
dieu qu’est ce que j’ai faim… Petit à petit, la force de ma volonté surpasse la lassitude, la fatigue et
je réussis à ouvrir un placard en dessous de l’évier ou je trouve une vieille tablette de chocolat,
je l’engloutis en quelques secondes mais ça soulage la faim qui me tenaille l’estomac. Epuisée par tous ces efforts,
je m’écroule par terre ou je m’endors…
A mon réveil, un peu d’énergie m’est revenue et je me lève, je tiens difficilement sur mes jambes et menace
à chaque seconde de m’effondrer… Puis petit à petit mes forces me reviennent, je sens mon corps revivre,
mes poignets sont douloureux ce qui signifie que mon cerveau réagit à nouveau. J’ouvre les placards,
et mange deux paquets de biscuits à la suite… Ma faim calmée, je me repose puis la pensée de Laetitia me revient à l’esprit,
alors je vais dans ma chambre où je m’habille en évitant de passer par la salle de bain,
j’y reviendrai finir mon travail une fois Laeti sauvée… Vêtue d’un jogging et d’un pull,
je sors de chez moi, prends ma voiture et me dirige vers la maison de mes parents, plus déterminée que jamais…